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 Mission - Partie IV - [Terminé]

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AuteurMessage
Chevalier
Adrena L'UlaunAdrena L'Ulaun

 :Peuple :
Humain
 :Âge du personnage :
22 ans
 :Equipement :
Une sihelverd et quelques biscuits rassis


* * *

Vêtements
:

Mission - Partie IV - [Terminé] Vide
MessageSujet: Mission - Partie IV - [Terminé]   Mission - Partie IV - [Terminé] EmptyMer 15 Juin 2011 - 21:24

    Les berges de sable étalaient leur blancheur à perte de vue et côtoyaient, étonnamment, une forêt luxuriante aux allures de paradis. Les va-et-vient incessants de la mer d'Elya creusaient de larges sillons sur la grève ; semblables à des canaux d'irrigation, ils abreuvaient les terres alentours et contribuaient à faire prospérer les taillis avoisinants. Véritables niches écologiques, ils abritaient mille et une créatures mystérieuses dont chacune avait son importance et son utilité dans l'écosystème. La biocénose se déployait ; parfois si petite qu'il nous était impossible de l'appréhender, parfois tellement gigantesque que l'on doutait de sa primalité ; on accusait alors la magie d'avoir déformé la Nature. Des coquillages, de la taille d'une assiette, se prélassaient sous les éclats stellaires de la lumière des étoiles et jouaient des coudes avec quelques dizaines de crabes aventureux, sans nul doute à la recherche d'une raison de vivre. La mer d'huile était sombre comme la nuit, sa surface semblait si plane et dénuée de perturbation qu'elle reflétait, avec la justesse d'un miroir, les paillettes qui illuminaient l'éther de leur éclat aux couleurs de l'arc-en-ciel. La Lune, éclatante comme un diamant, donnait à la côte une dimension fantasmagorique et dominait le ciel de sa gracieuse rondeur. Elle, la reine des cieux, elle, le judas des Dieux. Une légère brise balayait la rive de long en large. À bien des égards semblable à la respiration fantomatique de Sköll l'Immense, elle portait sur son dos l'amertume des embruns marins, sifflant entre les brèches qui zerbraient les falaises, faisant vrombir les feuilles des arbres comme une nuée d'insectes. Si l'on y prêtait attention, il était possible d'entendre dans le râle de la nuit, les chants envoûtants des sirènes et les cris d'agonie des marins s'écrasant sur les récifs, victimes de leur propre lubricité.

    Tout près d'ici, s'épanouissait la faune et la flore de la forêt d'Aranwë. Un tapis d'herbes fraîches se déroulait sur le sable sec et poussait, comme par enchantement, d'entre les grains arides formant un coussin de mousse délicat. Les plantes, hautes et fournies, ne semblaient pas plus sauvages que celles d'un jardin bien entretenu et les fleurs, à peine entre-ouvertes, cachaient leur pure nudité au vu et su de tous, laissant choir leurs longs pistils hors d'elles, répandant au vent généreux la poudre féconde de la vie. Si l'on prenait la peine de s'enfoncer dans la forêt, le biotope cachait son lot d'habitants. Qu'ils soient à jamais silencieux, ou pour toujours cachottiers. Là où l'on pouvait poser les pieds, la terre était fraîchement humide et l'odeur d'humus, joignant celle de l'humidité, formait l'haleine de la belle forêt. Si la chance nous recouvrait de son manteau bienfaiteur, nous pourrions apercevoir un esprit d'Aranwë, bien trop occupé à sonder l'insondable pour nous remarquer. Alors sans doute, nous aurions la chance de l'observer longuement, de s’imprégner de sa paix et de sa pureté. Mais pas pour le moment. Quelques champignons fantômes et autres nordis déversaient leurs spores phosphorescents dans l'air ambiant. Ces derniers restaient comme suspendus dans l'espace et le temps et éclairaient faiblement les ténèbres environnantes. Nappant les arbres de bleu, accentuant les ombres, protégeant le mystère.

    La beauté cependant cachait sa part sombre, car la nature est régit, n'en déplaise aux Dieux, par la raison du plus fort. Les prédateurs ont des proies et les proies sont des prédateurs ; ainsi va le monde où s'impose la vie sauvage.


    Adrena n'était pas de cet avis. Elle se moquait des cycles, ne prenait pas le temps de contempler, ni de sentir ce qui l'entourait. Elle n'était pas là pour ça. Aussi, lorsque sa jument poussa un hennissement terrifié, elle se précipita hors de son abri, son arme à la main et prêt à faire face à n'importe quel attaquant. C'était un groupe de hyènes, créatures courantes dans cette partie de Lyzangard. Elle en décomptait trois, mais l'une d'entre-elles avait été assommée d'un coup de sabot et s'apprêtait à prendre la fuite ; les deux autres entouraient sa monture. Franchissant les quelques mètres qui la séparait du groupe, elle poussa un cri qui se voulait bestial dans le but d'attirer l'attention des créatures et fut étonnée – et heureuse - de remarquer qu'elles prirent la fuite sans même attendre de savoir d'où provenait le hurlement. Elle rengaina son épée et s'approcha de son alliée la plus fidèle d'un pas mesuré, la sachant toujours sous le coup du stress. Délicatement, la chevalière posa sur le nez de la créature une paume apaisante et lui susurra quelques mots qui la détendirent instantanément.

    « Tu as eu peur ma belle... Ne t'inquiète de rien, c'est fini. Et je suis là... »

    Elle prit soin de renouer la corde avec fermeté et s'engouffra dans la large brèche qui formait son abri actuel et probablement pour un moment, sa maison. Avec quelques planches de bois et du rotin, elle avait dressé une sorte de table basse sur laquelle était déroulée un plan neuf marqué, à l'encre, de croix qui n'avaient pas encore eu le temps de sécher. Une bougie pour tout éclairage, elle se pencha sur le papier et suivit du doigt un vaste réseau fines lignes noires tout en prenant des notes sur son carnet de bord, ouvert sur une page indécemment griffonnée. Elle n'était arrivée ici que depuis quelques jours. Son passage à Lome-lith avait été bien plus bref que prévu et pour le moins intense. Adrena avait décidé de prendre un peu de repos au « Refuge », espèce de tavernes à voyageurs – ivrognes - mal famée mais dont on disait les bières excellentes. Dès qu'elle eut passée la porte, les relents de boissons, les exhalaisons de pourris et de vieille transpiration la prirent à la gorge, lui coupant net la respiration. Haut le cœur.
    Vers le fond de la boutique, très sombre malgré la lumière extérieure, les exclamations bruyantes de deux hommes – l'un gras, huileux au visage déformé par la rage et l'autre sec et grand, une expression malsaine dans les yeux - recouvraient les rires gras des autres clients et le bruit assourdissant des verres qui s'entrechoquaient et frappaient le bois lustré des tables avec force et fracas. Il était questions de femmes, de jeux, d'alcool... Comme souvent. Elle n'était pas sûre de l'ordre. De fil en aiguille, les exclamations s'étaient muées en hurlement, les rires en exclamations outragées et les verres ne s'entrechoquaient plus, ils volaient. Tout ceci l'avait poussé à quitter les lieux dans l'instant.

    « Moi qui pensais le pays des elfes raffiné... » avait-t-elle songé en poussant la porte de l'échoppe.

    Ils l'étaient pourtant...

    À force de marche et de détours, la jeune femme avait finit par atteindre les berges de la mer d'Elya, destination finale de sa mission. Là, elle avait suivi les indications laissées, sur place, par son intermédiaire et avait rejoint la base d'une falaise abrupte où s'ouvrait une faille assez large pour lui permettre de s'y glisser. L'endroit était sec, plus ou moins circulaire et spacieux. Elle disposa les bougies fraîchement acquise de son précédent passage à Alfheim et les alluma pour estimer la superficie totale. D'après ses calculs, elle aurait de quoi tenir une dizaine de jours, le temps que durerait son intervention. Mais voilà, quatre jours s'étaient déjà écoulés et elle se demandait comment elle allait parvenir à mettre un terme à sa tâche. Bien sûr, elle avait fait un repérage très net et précis des bâtiments, elle connaissait les heures d'aller et venues, les provenance des « marchandises » et leur composition. Mais cela n'était pas suffisant, elle devait trouver leur repère. Et cela passait par l’infiltration.

    Les pirates était un problème de plus en plus important pour les royaumes d'Yggdrasil. En plus du trafic d'armes, du pillage et du marché noir, ils s'adonnaient depuis peu au trafic d'esclave - des esclaves de tout genre, cette confrérie redoutable ne faisait aucune distinction entre les races - et à l'enlèvement. Adrena avait justement été mandatée par un riche commerçant pour retrouver sa fille, enlevée quelques mois auparavant. De source sûre, il savait qu'ils la gardaient dans l'hypothèse d'un échange contre une rançon. Une rançon qui augmenterait à mesure que le temps s'écoulerait. La chevalière savait bien sûr que ce n'était pas seulement pour cet homme qu'elle irait mais pour sa nation. Depuis quelques temps, ces hommes faisaient régner la terreur sur les côtes ; pillant, saccageant, violant, égorgeant tout ceux qui avait le malheur de croiser la route de leur croisade sanglante. Portés par la bannière de l'égoïsme et de la cupidité, ils n'avaient aucune limite.

    Adrena ne devait pas en avoir non plus.

    Elle se déshabilla et enfila des vêtements propres et simples dans lesquels elle serait assurément à l'aise avant de glisser une dague plate dans la semelle de sa botte. Elle arracha proprement la page griffonnée de son carnet de bord, sur laquelle elle avait écrit ses principales découvertes, et la glissa dans une enveloppe qu'elle cacheta. Joignant un mot pour sa famille. Et dans ce mot, une parole pour Cëryl si jamais il repassait par là bas. Avec un regard grave, empreint de tristesse, elle passa l'enveloppe dans une poche intérieure à sa cape et partit au galop pour Lome-Lith.






    Jusque là tout s'était si bien déroulé. Elle ne comprenait vraiment pas comment tout ça avait pu se finir ainsi. La pluie tombait avec ardeur sur son visage boursouflé et couvert d'ecchymoses, salvatrice ; sa lèvre supérieure était ouverte et saignait abondamment, elle n'arrivait plus à ouvrir son œil droit et pourtant, le douleur était de loin supportable par rapport aux regardes hautains et moqueurs des hommes penchés sur elle. Si seulement ils avaient pu l'achever... Dans un sens, c'était à la fois le pire et le mieux qui puisse lui arriver ; bien sûr elle aurait préféré tomber sur l'un d'eux, le rosser et le ramener en personne à son capitaine en proposant ses services comme membre d'équipage. C'était un plan parfait. Ou tout du moins l'aurait été si elle avait pu prévoir que l'homme qu'elle espionnait lui tendait une embuscade. Adrena, à ce moment, se félicita de deux choses ; la première était qu'elle avait pris soin de confier sa jument à une écurie à Lome-Lith, la seconde était qu'elle avait écrit ses coordonnées exactes dans la lettre qui se dirigeait vers Mannheim à l'instant même. On lui parla, elle reçut un coup de pied dans le ventre et elle se sentit soulevée. Ou en eut l'impression... Ou bien était-ce... Un rêve ?

    « Demoiselle... Z'êtes dans un bien mauvais pétrin. »

    La jeune femme fronça les sourcils, grognant pour qu'on la laisse dormir. Ce n'est que lorsqu'elle se retourna sur le côté pour se cacher d'une bien dérangeante lumière qu'elle revint à la réalité. Et la réalité était douloureuse. Elle étouffa un gémissement et se redressa tant bien que mal.

    « D'après l'docteur, z'avez quelques côtes fêlées. Rien de bien plus méchant. »

    Elle posa ses pieds, toujours bottés, au sol et regarda d'où provenait la voix. Dans la pénombre, elle distinguait des barreaux et au delà des barreaux, le visage d'un homme souriait. Elle tâta la fente dans sa botte et fut heureuse d'y sentir la lame acérée de son poignard. Voilà son salut.

    « Je m'appelle Ian. Ça arrête pas de jaser après toi depuis que t'es là... Paraît que t'en as tué un et assommé deux avant d'te faire tomber dessus ? V'nant d'une si frêle demoiselle, on s'y attendrait pas.  T'es quoi au juste ?»

    Elle avança vers la serrure et essaya de la crocheter sans succès. Le verrou était assez solide pour ne pas céder à de simples coups. Elle fronça les sourcils et tapa, de son poing fermé et encore valide, le métal froid et couvert de buée. Il faisait une chaleur terrible dans ce qu'elle estimait être la soute du bâtiment. Adrena estima les possibilités qu'elle avait de s'échapper avant qu'ils ne se décident de l'égorger à son tour.

    « Bon.. Si tu veux pas m'causer, j'vais pas t'forcer hein. »

    Elle entendit un bruissement d'étoffes et le couinement caractéristique d'une banquette de bois sur laquelle on s’assoit.

    « Je m'appelle Adrena... Je suis une chevalière de Mannheim et j'ai pour ordre de ramener vivante une jeune otage du nom d'Emieth Calendra. » lâcha-t-elle froidement, sans un regard à son interlocuteur. Un bruit n'avait que trop attiré son attention. Un bruit bien singulier et qui n'annonçait rien de bon. Des bruits de pas.

    À suivre...
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Mission - Partie IV - [Terminé]

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